Définir son mode de gouvernance est essentiel pour assurer le bon fonctionnement et la pérennité d’une entreprise. Il est important d’en maîtriser les subtilités pour s’adapter notamment aux nouveaux besoins des collaborateurs et collaboratrices. Voici ce que vous devez connaître pour comprendre les mécanismes de formation de la gouvernance en entreprise et comment en faire un levier puissant au service du bien-être de vos équipes.
Avant d’explorer les leviers de bien-être au travail, il est essentiel de comprendre ce qu’englobe la gouvernance d’entreprise et comment elle structure la prise de décision.
La gouvernance d’entreprise est un système qui regroupe des règles, une culture et des processus qui permettent de superviser une société. Son but ? Faire fonctionner l’entreprise efficacement tout en protégeant les intérêts de toutes les personnes concernées : les actionnaires, mais aussi les employé·e·s, les client·e·s, les fournisseur·se·s ou encore les partenaires financier·e·s.
En adoptant une gouvernance adaptée à ses besoins, l’entreprise peut prendre de bonnes décisions et atteindre ses objectifs.
À l’origine, la gouvernance servait surtout à garantir les droits des actionnaires, mais aujourd’hui, elle adopte une vision plus large en prenant en compte les questions sociales, environnementales et éthiques, notamment la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). Notez bien que la gouvernance d’entreprise n’est pas réservée aux grandes sociétés ! Même les petites structures peuvent l’utiliser pour améliorer leurs performances et leur organisation.
Par exemple, les entreprises Agronutris et Bellevilles sont des petites sociétés (10 à 50 salariés) qui ont placé la gouvernance d’entreprise au cœur de leur identité et de leur réussite. Elles ont même adopté un mode de gouvernance innovant que nous allons aborder ci-dessous.
Il existe plusieurs manières de structurer la gouvernance d’une entreprise, chacune ayant un impact différent sur l’organisation, la prise de décision et, bien sûr, le bien-être des équipes. Voici les deux principaux modèles de gouvernance et leurs spécificités.
La gouvernance d’entreprise peut exister sous deux formes différentes :
La gouvernance actionnariale se concentre, comme son nom l’indique, sur les actionnaires. Une entreprise qui adopte ce type de gouvernance va prendre des décisions visant à améliorer la rentabilité et la valeur de ses actions.
Il faut donc des moyens de contrôle stricts pour aligner les intérêts de la société sur ceux des actionnaires. Par exemple, la rémunération des dirigeant·e·s peut être liée aux performances financières de l’entreprise.
Ce modèle responsabilise les dirigeant·e·s et offre un cap clair sur la direction à suivre. En revanche, il peut encourager des stratégies focalisées sur des gains rapides au détriment de la pérennité de la société. De plus, l’intérêt des employé·e·s et même des client·e·s peut passer au second plan.
Ces notions sont pourtant centrales dans le monde du travail d’aujourd’hui : la qualité de la marque employeur et le bien-être au travail sont essentiels pour attirer et fidéliser les talents.
Les entreprises soucieuses de ces enjeux peuvent opter pour une gouvernance participative.
Avec ce modèle novateur, toutes les parties prenantes sont intégrées dans l’équation : actionnaires, employé·e·s, client·e·s, fournisseur·se·s… afin de proposer une approche collaborative.
Cette gouvernance d’entreprise part du principe que la réussite de la société dépend de l’équilibre et de la satisfaction de l’ensemble de ces acteurs et actrices. Elle valorise donc les employé·e·s, l’intelligence collective et les pratiques durables.
Si la gouvernance actionnariale privilégie les intérêts financiers des investisseur·se·s, la gouvernance participative, elle, place l’humain au cœur de l’organisation. Ce choix stratégique apporte de nombreux avantages, tant en matière de bien-être que de performance.
La gouvernance d’entreprise participative place les collaborateur·ice·s au cœur des décisions et favorise un climat de confiance, d’innovation et de responsabilité partagée.
En impliquant les collaborateurs et collaboratrices dans les décisions qui les concernent directement, ce modèle de gouvernance développe un sentiment de reconnaissance et de valorisation. Les salarié·e·s ne sont pas que des ressources humaines : ce sont de véritables partenaires de l’entreprise.
Ainsi, chacun·e peut apporter sa pierre à l’édifice, ce qui est motivant. Cet engagement, s’il est bien employé, mène à de meilleures performances collectives et individuelles.
C’est par exemple ce qu’a fait l’entreprise Agronutris. Plutôt qu’un système hiérarchique traditionnel, la société a opté pour « une organisation neuronale et agile en mode projet qui favorise l’épanouissement individuel et collectif de chacun et chacune. » Le tout est cadré par des valeurs d’exigence, d’éco-conscience et de confiance, pour engager les équipes tout en respectant un cap.
Cette approche, qui mise sur l’implication des équipes et la transparence, peut jouer un rôle clé dans la rétention des talents. Selon une étude du Benevity Impact Labs, les entreprises constatent une réduction de 52 % du turnover des employé·e·s récents lorsqu’ils participent activement à des programmes d’engagement solidaire. De plus, 31 % des employé·e·s quittent leur poste lorsqu’ils ne trouvent plus de sens dans leurs missions, selon McKinsey.
Plus que jamais, impliquer les employé·e·s dans la stratégie et les décisions de l’entreprise renforce leur motivation et leur fidélité. C’est précisément ce que cherche à atteindre une gouvernance participative, en donnant aux collaborateurs et collaboratrices un rôle actif au sein d’un mouvement collectif.
En rendant le dialogue transparent et en facilitant la participation, la gouvernance collaborative permet de créer un environnement de travail sain. Les employé·e·s sont inclu·e·s et participent au processus décisionnel, ce qui évite toute frustration ou sentiment d’injustice.
Dans une gouvernance collaborative, le partage des informations est valorisé. Cela permet aux équipes d’avoir une vision claire des enjeux de l’entreprise. Cette approche améliore considérablement leur qualité de vie au travail, ce qui joue un rôle non négligeable dans la fidélisation et la satisfaction des talents.
Une des forces majeures de la gouvernance participative est de mettre en avant l’intelligence collective. Prenons un exemple : les équipes, qui sont proches des réalités opérationnelles, peuvent apporter des idées concrètes afin d’enrichir les décisions stratégiques.
Prendre en compte les avis de chacun·e permet aussi de donner la voix à des profils qui seraient traditionnellement moins entendus. La gouvernance participative met l’accent sur l’inclusion et la diversité, afin de prendre des décisions plus ancrées dans le réel et conformes aux personnes qui vont vivre l’entreprise.
Si la gouvernance participative stimule l’intelligence collective, elle améliore aussi la créativité. Cela peut mener à l’émergence de solutions originales et différenciantes capables de donner un avantage compétitif sur le marché. C’est le contexte idéal pour penser hors des sentiers battus.
Avec la gouvernance participative, les collaborateur·ice·s s’impliquent dans les processus décisionnels qui font vivre l’entreprise. Par conséquent, les équipes peuvent adhérer aux changements avec moins de friction. L’entreprise gagne en agilité et peut plus vite évoluer selon les besoins du marché ou les transformations du contexte économique.
Dans un contexte où les talents recherchent du sens dans leur travail, la gouvernance participative est un véritable atout pour l’attractivité de l’entreprise. En effet, cette dynamique favorise un sentiment d’appartenance qui réduit le turnover et consolide les équipes sur le long terme.
Les employé·e·s ne sont pas de simples pions au service d’actionnaires en quête de profit : ce sont de véritables acteur·ice·s de l’entreprise qui ont leur mot à dire.
En intégrant des pratiques inclusives et responsables, l’entreprise s’implique à son échelle, dans des enjeux sociétaux plus larges comme l’équité, la diversité et la durabilité. Adopter une gouvernance participative est un moyen de montrer l’exemple en associant performance économique et influence positive sur la société.
Adopter une gouvernance participative ne se fait pas du jour au lendemain. Il s’agit d’un processus qui demande une réflexion approfondie et une mise en place progressive. Voici les étapes essentielles pour réussir cette transition.
Instaurer une gouvernance d’entreprise participative est un choix fort, mais ce modèle doit être correctement exécuté pour révéler toute sa pertinence. Voici une to-do list des points d’attention à traiter afin de faire de ce projet une réussite.
La participation des équipes repose avant tout sur un climat de confiance et de respect, mais aussi sur une compréhension limpide du fonctionnement de l’entreprise. Par conséquent :
Ces recommandations sont encore plus importantes si votre entreprise change de modèle de gouvernance. Pensez à vérifier la résistance au changement de vos équipes et faites-vous accompagner si nécessaire. Le but est de créer une dynamique qui pourra fonctionner sur le long terme.
Un espace de travail participatif est essentiel pour que chacun·e puisse contribuer aux projets et aux stratégies. Pour cela :
La transparence est indispensable pour une gouvernance participative réussie. De plus, vos canaux de communication doivent permettre une discussion fluide, de façon à ce que les informations circulent facilement et soient bien comprises. Ainsi :
Pour que la gouvernance participative reste efficace dans le temps, elle doit être régulièrement évaluée et ajustée. Cette démarche est essentielle pour identifier les points d’amélioration et identifier les atouts de la société. Elle permet également de maintenir l’engagement des équipes en tenant compte de leurs besoins. Pensez donc à :
La mise en place d’une gouvernance d’entreprise participative efficace demande du temps et des efforts. Néanmoins, les bénéfices de ce système en font un investissement précieux pour l’engagement de vos équipes, leur créativité, et la pérennité de votre entreprise.
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