Comme beaucoup, nous avons subi le COVID-19, particulièrement sur notre première entreprise : Blockproof. Mais pourquoi notre entreprise a subi la crise ?
Pour info, Blockproof est une solution Saas avec support juridique qui permet aux SMB et Asso de se conformer rapidement, de manière sécurisée et abordable au RGPD.
Pourquoi notre entreprise a subi la crise ? Car nos clients sont essentiellement issus du médico-social. Et comme vous pouvez le deviner, ce segment était plutôt occupé à gérer la crise de masques, le manque de personnels, le suivi de leurs usagers, etc (plutôt que se conformer au RGPD). Et c’est tout à fait compréhensible.
Par conséquent, nous avons profité de cette période pour : accélérer le développement de notre nouvelle startup / tester de nouvelles verticales pour Blockproof / trouver de nouveaux partenariats. Nous entendons par “nouvelles verticales”, de nouveaux segments de marché.
Dans cet article, vous trouverez : 1. notre méthode pour lancer 18 expériences en 4 mois 2. nos réussites et nos échecs (surtout nos échecs) 3. nos réflexions 4. notre conclusion
Il ne faut pas se voiler la face, quand une boîte subit une crise, il faut tout faire pour récupérer du cash afin de préserver ses salarié.e.s. Heureusement, nous avions aussi de la trésorerie pour soutenir cette période difficile et un faible taux de désabonnement. L’objectif derrière la quête de nouvelles verticales était donc de signer un maximum de clients. Puis, dans un second temps, d’évaluer si nous pouvions attaquer un nouveau marché en profondeur.
Comme dirait Oussama (le fameux de chez The Family), “life is spreadsheet”. Dans un talk, il disait justement que chacune de ses idées étaient d’abord matérialisées avec un Spreadsheet. Mais il s’agit là d’une belle coïncidence, car j’ai écouté le talk postérieurement au lancement de nos multiples expériences. Bref ! Nous avons donc créé un Spreadsheet appelé “Carnet d’expériences” avec en top colonne :
Vous pouvez aussi télécharger un exemplaire vierge du Carnet d’expériences.
Nous avions même poussé l’idée en ajoutant en top colonne : Connexions LinkedIn, Nbre d’emails, Nbre d’appels, RDV, Signatures, Observations et Décisions.
Mais en pratique, le temps de saisi était trop important. Nous avons donc renoncé à ces colonnes.
Pour vous donner plus de précisions sur chaque colonne :
Pour autant, malgré nos 18 expériences, les seuls segments avec du potentiel sont des métiers proches de notre cœur de cible (que nous n’avions jamais adressé). Les autres expériences nous ont seulement permis de générer quelques ventes ici et là (encore une fois, heureusement). Mais rien de suffisamment sexy pour déployer plus d’efforts à adresser un nouveau segment. Ces ventes sont des « coups de chances aléatoires ». Nos taux de conversions contacts adressés / ventes étaient trop faibles.
Note : la force (et la faiblesse) de notre marché est que toutes les organisations traitant des informations relatives à des personnes physiques sont dans l’obligation légale de se conformer au RGPD. C’est pourquoi, il nous est possible de réaliser des ventes dans un secteur d’activité qui habituellement, n’est pas du tout réceptif à notre solution RGPD. Cet “avantage” (et inconvénients car il ne faut pas se disperser), n’est pas possible pour toutes les entreprises.
En somme, tous nos tests (hors segments habituels) ont été un quasi-fail, voir un échec. L’échec étant une belle source d’apprentissages, nous avons gardé le sourire et appris de ces expériences. Avec ces résultats, nous avons posé une série de questions.
1. Peut-être avons-nous laissé tomber un segment marché trop rapidement ? C’est possible, mais il est difficile de mesurer si notre résilience sur telle ou telle expérience aurait pu nous mener à la réussite. En pratique, nous avons identifié 2 expériences à maintenir. L’idée est d’avoir une réponse définitive début 2021 pour savoir si nos hypothèses se confirment ou non. A suivre !
2. Pourquoi ces segments n’ont pas fonctionné ? Nous pensons que c’est en grande partie lié au marché, qui ne sent pas le besoin / l’intérêt / la peur d’être conforme au RGPD. De plus, signer un client sur une mise en conformité RGPD demande un énorme travail d’éducation pour montrer que le RGPD n’est pas seulement le “pop-up cookies”, mais une masse de documents contractuels à mettre en place dans son organisation. Par conséquent, nos cibles étaient trop loin du besoin ; ce qui nous empêchait de pénétrer rapidement de nouveaux marchés.
3. Est-ce que le message correspondait à nos cibles ? Pour une même cible, avec le même besoin, un message va fonctionner et l’autre non. Il est possible que nous n’ayons pas suffisamment testé de messages différents pour savoir si l’un d’entre eux allait fonctionner. Pour autant, ce travail d’A/B testing soulève deux points : la résilience (mais nous avons déjà répondu à ce sujet plus haut) et le trop grand nombre d’expériences.
4. Avons-nous réalisé trop d’expériences ? Peut-être qu’un nombre réduit d’expériences avec plus d’A/B testing, aurait conduit à de meilleurs résultats. Possible. Pour autant, nous devions vendre à tout prix. Attaquer plusieurs segments sur une courte durée nous a permis de réaliser des ventes satellitaires et appréciables en temps de crise. Bien entendu, cette démarche n’est pas viable à moyen/long terme (et non scalable).
Grâce à notre Carnet d’Expériences, nous avons accéléré notre connaissance du marché, survécu à la crise et confirmé nos orientations business à moyen terme. Il n’est pas nécessaire de trop diversifier nos cibles, malgré la capacité de notre solution à répondre à la quasi-totalité du marché.
Nous allons donc finaliser nos 2 dernières expériences d’ici 2021 et surtout, recentrer nos efforts sur notre première cible pour prendre un maximum de parts de marché. Car l’une des forces de Blockproof est le très faible taux de désabonnement. Augmenter notre base clients est donc très bénéfique.